Décembre étant consacré à la préparation des fêtes de fin
d’année, à l’organisation des départs pour retrouver famille et/ou amis, ou à assurer, pour d’autres, le bouclage des bilans d’entreprise, il est généralement
peu évident de décrocher un rendez-vous ce mois-là.
Arrivant au terme de l’aide alimentaire qui m’a
été accordée, j’ai tenté durant notre fameux mois festif de joindre l’Action sociale,
afin d’obtenir le renouvèlement de cet important sésame… Échec total ! J’appelle donc ce début
janvier, avec encore bien des difficultés à joindre ma nouvelle assistante sociale. Mais
la persévérance finissant toujours par payer (si je puis dire)…
— Cela fait un moment qu’on ne s’est pas vu. Comment
allez-vous ? Des changements ?
Je raconte les dernières nouvelles du front : mon gros coup de
lassitude, la réception d’une lettre du préfet de police, le nouvel appel très
froid de ma propriétaire… Bref, que des choses palpitantes ! Puis je lui
demande un rendez-vous.
— Ça va être très dur ce mois-ci ! Je suis en formation.
Je ne peux rien vous proposer avant… (elle cherche) le 30 janvier !
— Et pour le renouvèlement de l’aide alimentaire ?
Comment fait-on ?
— Ah oui… Ça va être difficile… (puis un grand blanc.)
Je lâche :
— Avec la précédente assistante sociale, on passait par
le secrétariat pour (elle) déposer les documents et (moi) les signer. On peut (re)faire ça… non ?
— C’est-à-dire qu’il me faut vous rencontrer avant !
Je vais voir si je peux vous recevoir plus tôt. Je vous tiens au courant. En attendant, on garde la date
du 30 janvier.
En raccrochant le téléphone, j’ai vu s’envoler mes paquets
de pâtes, de riz, mes raviolis et mon pain premier prix pour le mois !
Savez-vous que l’alimentation est un droit humain
fondamental ? Il est inscrit pour la première fois en 1948, à l’article 25
de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Puis dans le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pidesc) en
1966, et réaffirmé dans le Plan d’action du sommet mondial de l’alimentation en
1996. Plusieurs autres documents, dont les rapports Ziegler, présentés au
Conseil et à la Commission des droits de l’homme de l’Onu (2001 et 2008),
rappellent que « le droit à l’alimentation » est « le droit
d'avoir un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen
d'achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement
adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont
est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique,
individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne. »
J’aurai beau expliquer cela à l’Action sociale autant de
fois que je le veux, je me heurterai à la gestion du planning et à la
disponibilité du personnel. C'est déprimant.
Aujourd’hui, toujours sans un sou, je vais donc partir en quête d’un
Resto du cœur, afin de tenir… jusqu’au 30 janvier.
J'ai l'impression que votre nouvelle assistante sociale ne se rend pas compte (pas du tout du tout...) de la gravité de votre situation et de l'urgence à avoir cette aide alimentaire.
RépondreSupprimerAh ma chère Charlie ! L'assistante sociale ne s'en souciera que si je vais taper un scandale, ce que font certains (et je les en blâme pas). Pour ma part, ce n'est pas dans ma nature d'aller g… J'essaie de trouver d'autres solutions, et puis j'écris. Même si, là aussi, les lecteurs réagissent finalement peu. Vous êtes l'une des rares à sembler vous intéresser au sujet ! Alors que (sans parler de moi) nous devrions être des centaines à nous indigner de cette pauvreté en France. Peut-être que si Nabilla se retrouvait SDF, les pauvres auraient une petite chance d'être vus
RépondreSupprimerLa pauvreté fait peur. C'est une maladie contagieuse, ne l'oublions pas ;-).
SupprimerN'hésitez pas à protester, vous l'écrivez vous-mêmes, manger est un droit fondamental, elle DOIT vous accorder cette aide.